Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Communiqué de presse du collectif des habitant-e-s, associations et soutiens de la Zone Libre de Cenon (33)
Cenon le 28 octobre 2020
Article mis en ligne le 28 octobre 2020

Ce matin,mercredi 28 octobre, des policiers et des agents de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, de la Police de l’Air et des Frontières ont procédé au recensement des habitants de la Zone Libre. Appartement par appartement, ils ont relevé les identités et la composition des familles. Ces données sont connues des autorités depuis le passage de l’huissier fin 2019.

Répondant aux questions des habitants et des soutiens présents sur place, les personnes effectuant ce recensement ont précisé « qu’il ne s’agit pas de l’enquête sociale, celle ci aura lieu plus tard », « que l’expulsion n’est pas prévue » « que des propositions de relogement seront faites ultérieurement ».

Cela n’a pas empêché les résidents d’être, une fois de plus, inquiets, angoissés, face à l’incertitude d’une éventuelle expulsion, raison pour laquelle nous redemandons à la Préfète une prise de position publique sur un gel des expulsions sans relogement, couvrant au moins la période de l’année scolaire. C’est une vraie maltraitance de maintenir des centaines de personnes et particulièrement des enfants dans la peur permanente d’une expulsion imminente.

Toutes les parties, (l’Etat, la Mairie, le propriétaire, les habitant-e-s) ont intérêt à une période de stabilité pendant laquelle les solutions de logement ou d’hébergement seront recherchées pour tous les habitants.
En parlant d’occupation précaire dans un cadre concerté (Etat, Mairie, Logévie, résidents et soutiens) le propriétaire, Logévie a ouvert la porte à une telle possibilité.

Sur tous ces points, (gel des expulsions, diagnostique social approfondi en vu du relogement de tous et toutes, élaboration d’une convention d’occupation des lieux), nous avons demandé à Mme la Préfète une audience. Nous n’avons pas de réponse à ce jour.

Nous réitérons donc cette demande

Alors que nous sommes en pleine crise sanitaire et alors que le plan hivernal a été activé le 18 octobre, les expulsions de squat continuent. Celle intervenue hier à Cenon mettant à la rue 17 personnes, sans aucune proposition de logement ni d’hébergement, n’est pas de nature à nous rassurer.

C’est pourquoi, nous maintenons les dispositifs d’alerte, (comme les chaînes téléphoniques auxquelles ont adhéré plusieurs centaines de personnes) et la mobilisation la plus large.

Lire aussi :

Expulsion des Sahraouis du squat cours Victor-Hugo à Cenon

27 octobre : Occupées par 17 Sahraouis, deux maisons appartenant à la mairie de Cenon ont été évacuées à 10h ce mardi matin par les forces de l’ordre. « Inadmissible » pour leur avocat maître M’Baye qui rappelle la situation sanitaire liée à la Covid-19 et annonce un référé-liberté.

Maître Mamadou Demba M’Baye ne décolère pas. L’avocat des Sahraouis qui ont trouvé refuge dans deux maisons attenantes à l’école Camille-Maumey cours Victor-Hugo à Cenon s’indigne de leur expulsion ce mardi matin 10h par la police nationale.

Cette expulsion fait suite à une ordonnance datant de mars 2019 pour une procédure judiciaire entamée par le propriétaire, la mairie de Cenon. Le 13 mai, une requête pour le concours de la force publique a été faite pour mettre cette décision à exécution, accordée ce 15 octobre par la Préfecture de la Gironde.
Référé-liberté

Dix-sept hommes seuls d’une trentaine d’années occupaient les lieux. Ce mardi matin, ils étaient dix selon la préfecture. Ils se sont installés ici en février 2019 alors que, selon leur avocat, aucun logement ne leur avait été proposé le temps d’instruire leur demande d’asile. En juillet 2020, ils avaient même attaqué en référé la Préfète pour un obtenir un hébergement stable, sans obtenir gain de cause.

« Ce sont les mêmes que la gare Saint-Jean. Ils ont des récépissés de dépôt de demande d’asile valides et sont constamment chassés de là où ils trouvent refuge. Là encore, on ne leur a rien proposé comme solutions de logement. »
(...)

Les Sahraouis ont quitté les lieux et pu emporter leurs affaires personnelles. Maître Mbaye annonce un référé-liberté (une procédure d’urgence permettant de mettre fin à une mesure administrative) « compte tenu de la menace dans laquelle ces hommes se trouvent ».