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Le Monde
Cayeux, Kohler, McKinsey… Les affaires à répétition, « un poison lent » pour le camp Macron
#Cayeux "Kohler #McKinsey
Article mis en ligne le 3 décembre 2022

Coup sur coup, en une semaine, trois affaires dans lesquelles semblent se confondre responsabilités publiques et intérêts privés ont nourri le feuilleton judiciaire qui touche le pouvoir.

Quand Emmanuel Macron a quitté Bercy pour briguer l’Elysée, en août 2016, il formulait l’ambition de porter « un projet qui serve uniquement l’intérêt général », fort de sa capacité à solliciter la confiance des Français sans dépendre de l’argent public. Six ans plus tard, cette image lointaine trébuche sur des affaires dans lesquelles semblent se confondre responsabilités publiques et intérêts privés. Alors que le chef de l’Etat, arrivé à Washington mercredi 30 novembre, soigne sa stature internationale, trois épisodes judiciaires – de nature et d’ampleur différentes – ont lesté le camp présidentiel en une semaine.

Dernier en date : le choc de l’affaire Cayeux, que le gouvernement a vite tenté d’amortir avec la démission de la désormais ex-ministre des collectivités territoriales, lundi 28 novembre. Sauf que le lendemain, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a révélé avoir saisi la justice, suspectant de possibles « évaluation mensongère de son patrimoine » et « fraude fiscale ». Selon l’institution, Caroline Cayeux aurait minoré de près de 4 millions d’euros la valeur de son appartement parisien et de sa maison en Bretagne – ce qu’elle conteste. (...)

Cacophonie au sein du gouvernement (...)

révélations, mardi 29 novembre, sur l’audition du secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » dans l’affaire de ses liens familiaux avec l’armateur MSC. Le bras droit d’Emmanuel Macron est soupçonné d’avoir, entre 2009 et 2016, participé à huit délibérations concernant le groupe italo-suisse, puis d’avoir « persisté (…) à émettre des avis ou à donner des orientations stratégiques » impliquant MSC. Avant de devenir directeur financier de la branche croisières de MSC, sans que la HATVP ou la Commission de déontologie ne connaissent la « nature exacte » de ses liens, selon les magistrats. Alexis Kohler conteste tout « avantage tiré » de cette situation. Début octobre, M. Macron avait jugé « tout à fait légitime » son maintien à l’Elysée. (...)

Lire aussi :

McKinsey : une deuxième enquête ouverte, où en est l’affaire ?

Le cabinet de conseils américain McKinsey visé par enquête depuis mars, fait l’objet d’une seconde information judiciaire concernant ses liens avec Emmanuel Macron et d’éventuels financements politiques.

L’affaire McKinsey entame un deuxième chapitre avec l’ouverture d’une seconde enquête par le parquet national financier (PNF). Le jeudi 24 novembre, Le Parisien a laissé échapper que deux nouveaux chefs d’accusation, ceux de "favoritisme" et de "financement illégal de campagne électorale", étaient retenus dans les investigations menées sur le cabinet de conseils américain. Emmanuel Macron est aussi visé par l’information judiciaire pour les liens que lui et son entourage entretiennent avec l’entreprise privée. Les trois juges d’instruction chargés de l’affaire doivent déterminer, entre autres, si le nombre grandissant de contrats conclus par le gouvernement avec le cabinet de conseils entre 2018 et 2021 est une contrepartie à des financements politiques assurés par l’entreprise américaine, des financements qui auraient notamment pu servir à la campagne présidentielle du chef de l’Etat en 2017.

Les investigations sont toujours en cours mais des liens entre McKinsey et le président de la République sont déjà établis. (...)