
France 2, mercredi 4 janvier 2012, journal de 20 heures. David Pujadas : « Voici, sans aucun doute, l’une des racines du chômage structurel qui handicape la France : l’échec scolaire et ses 2 à 300 000 élèves qui sortent du système scolaire sans diplôme. »
Est-il bien vrai que les causes structurelles du chômage ont un rapport avec le niveau de qualification de la population ? Le rôle premier de l’école est-il de fabriquer des personnes employables ? L’exclusion fabriquée par le système scolaire français n’est-il pas pour partie le résultat de son pilonnage par les politiques libérales et par l’idéologie libérale ?
Les libéraux et leurs médias répètent à l’envi qu’il y a un problème de « chômage des jeunes », de « chômage des seniors », de « chômage des personnes handicapées », etc. Pour monsieur Sarkozy, pour monsieur Hollande et pour l’ensemble des libéraux, la cause du chômage chez les jeunes serait l’inadaptation du système scolaire au marché de l’emploi. Pour le chômage des « seniors », la faute s’en trouverait dans le coût de l’embauche (c’est-à-dire le coût du travail). Ce discours vise à faire diversion sur les causes réelles du chômage en tant que phénomène structurel et donc sur les remèdes à y apporter. En trouvant des boucs émissaires, ils tentent :
– de porter de nouveaux coups à la République à travers son école et le code du travail des salariés.
– de faire oublier 40 ans de chômage structurel de masse.
– de taire le fait que le chômage est inscrit dans la stratégie patronale pour re-discipliner un salariat qui était de plus en plus organisé depuis la fin du XIXe siècle.
– de ne pas dire que le chômage est lié à la mise en place d’une monnaie forte (l’euro) qui a pour but de préserver le capital des plus riches de toute baisse provoquée par l’inflation.
– de présenter le chômage comme un phénomène apolitique, alors qu’il est le produit du « marché de l’emploi » spécifique à la société capitaliste, qui, comme son nom l’indique, rabaisse le travail humain au rang d’une vulgaire marchandise. (...)