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Parti pour la décroissance
C’est la course !! (fin)
Article mis en ligne le 1er janvier 2018

Nous avons vu que les grandes surfaces ont envahi les périphéries de nos villes. Loin de ceintures vertes, ce sont des ceintures de béton et d’enseignes lumineuses qui enlaidissent nos villes. Et pour s’y rendre, l’automobile est le mode de déplacement roi.

Ainsi, les grandes surfaces s’inscrivent dans la civilisation de l’automobile en parallèle aux terribles habitats pavillonnaires et aux grands ensembles. Nos territoires sont ainsi remodelés avec de grandes voies menant de l’habitat aux lieux de consommations : des dizaines de kilomètres d’asphaltes afin que nous puissions rouler au plus vite pour assouvir notre besoin de consommer. Les grandes surfaces sacralisent les périphéries urbaines, le béton et l’automobile. Cette dernière est l’outil magique pour s’y rendre, mais aussi pour ramener facilement ses achats, le coffre d’une automobile est plus pratique que des bras, surtout lorsque nous faisons les courses pour une semaine. Du coup, tout est fait pour l’automobile : les accès, mais surtout les parkings gigantesques qui font face aux grandes surfaces comme la plage fait face à la mer. De fait, les grandes surfaces s’inscrivent dans la pavillonarisation de nos sociétés et participent à l’étalement urbain, véritable fléau de nos sociétés, qui sacrifient notre agriculture locale pour loger des voitures qui permettent d’acheter des produits-monde.
Plus récemment, un nouvelle façon de faire ses courses est apparue avec le « drive ». Une nouvelle façon qui relie les écrans aux grandes surfaces avec l’automobile comme lien. (...)

La main invisible des grandes surfaces pour mieux contrôler nos vies

Avec la grand distribution, nous avons mis le doigt dans un engrenage destructeur, de plus en plus envahissant, et dont producteurs et consommateurs sont fortement dépendants. La force de la grande distribution a justement été de s’imposer comme élément incontournable de nos vies, tout en s’imposant brutalement dans nos paysages. Maintenant qu’elle est là, maintenant qu’elle a fait le vide autour d’elle, comment ne pas faire avec ? A regarder de plus près, tout le monde est conscient des limites de ce modèle de consommation mais trop peu de personnes semblent vouloir réagir. (...)

Des temples de la consommation : vivre pour consommer ou consommer pour vivre ?

Les grandes surfaces imposent leur vision, leur produit, leur modèle de société. Elles ont créé un monde artificiel où la priorité est la consommation, le reste est superflu. Ainsi, pas de lien social, pas de sentiment, les zones commerciales sont quasi-déshumanisées. Le drive en est un des aboutissements (...)

Et puis, cette société nous cible, nous conseille. Les grandes surfaces comme l’e-commerce ont développé leur « big brother » en nous proposant des produits en fonction de nos achats précédents. Pas de hasard, les achats d’hier doivent être des achats pour demain. Avec les cartes de fidélité, les distributeurs sont capables de croiser des données sur nos comportements de consommateurs afin de répondre aux mieux à nos futurs besoins, en les orientant.

Commerce équitable et bio :
de fausses bonnes idées au service d’une société gangrenée par la croissance
La grande distribution, toujours en quête de nouveaux marchés, n’hésite pas à se présenter comme éco-responsable et solidaire. Ainsi, commerces équitables et bios sont devenus des rayons-phares des supermarchés. On peut se donner bonne conscience en se rendant dans les grandes surfaces. Tant mieux, on gagne du temps. Mais devons-nous nous réjouir de trouver des produits bios dans les grandes surfaces ? Et le commerce équitable, bonne idée ou énième subterfuge pour vendre plus ? (...)

Mais, soyons lucides, s’en éloigner signifie surtout revoir son positionnement dans la société de consommation, revoir son positionnement par rapport aux besoins imposés et, finalement, de se positionner pour une autre façon de consommer mais, surtout, une autre façon de vivre et de changer son mode de vie en s’appuyant sur tout le relationnel que nous pouvons découvrir en dehors des circuits de la grande distribution.
C’est au niveau local que se trouve notre avenir car c’est au niveau local que des producteurs peuvent défendre une agriculture paysanne, développer des initiatives locales vertueuses déconnectées des circuits de distributions traditionnels et favorisant les circuits courts comme les Amap. Il faut donc se battre pour relocaliser nos activités et notre économie, car c’est au plan local que tout va se jouer. C’est pour ses raisons qu’il faut se battre pour maintenir services publics et commerces de proximité, afin de résister à ce que Serge latouche appelle « le déménagement planétaire » (...)