Les marées vertes envahissent déjà les côtes bretonnes, avec deux mois d’avance sur les autres années. Les plans officiels échouent à endiguer le phénomène, qui est meurtrier : jeudi 27 avril, un tribunal de Saint-Brieuc examinait le cas de Thierry Morfoisse, décédé du fait des émanations toxiques des algues en décomposition.
La saison des marées vertes s’annonce précoce cette année, les camions-bennes ont commencé sur les côtes bretonnes leur mouvement pendulaire entre les plages et les déchetteries pour évacuer les tonnes d’algues qui se décomposent au soleil. D’habitude il faut attendre l’été, la période où ces algues s’amassent, se dessèchent et dégagent un gaz mortel : l’hydrogène sulfuré.
Ce gaz a son lot de victimes depuis les années 1980. La famille de l’une d’entre elles s’est rendue hier jeudi 27 avril au tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc, demandant que soit reconnu comme accident professionnel le décès de Thierry Morfoisse, survenu le 22 juillet 2009 alors qu’il transportait une vingtaine de tonnes d’algues entre la plage de Binic et la déchetterie de Lantic, dans les Côtes-d’Armor. Le tribunal rendra sa décision le 15 juin prochain.
Maître Lafforgue, l’avocat de la famille Morfoisse, a ouvert son exposé dans la salle d’audience en énumérant les décès survenus sur les plages des Côtes-d’Armor. Trois décès, deux personnes ayant passé plusieurs jours dans le coma, des dizaines d’animaux morts, tous dans le même secteur de la côte nord bretonne depuis les années 1980 (...)